Filmer le Geste Chorégraphique

projet de recherche en partenariat avec Manufacture, haute école des arts de la scène, Université Montpellier 3 et l’école et culture Genève

 
 

Dans un monde où les caméras sont omniprésentes, notre projet propose de développer les outils pour filmer le geste chorégraphique en transformant la caméra en véritable partenaire de création. Menée conjointement par un cinéaste et un chorégraphe, cette recherche vise à établir une méthodologie pratique pour créer des œuvres chorégraphiques spécifiquement pensées pour l'écran.

À travers une exploration systématique des techniques cinématographiques (valeurs de plan, angles de vue, mouvements de caméra, montage), différents dispositifs seront étudiés – de la caméra cinéma au smartphone – afin d'enrichir l'expression chorégraphique. Les danseurs apprendront à adapter leur gestuelle aux spécificités de chaque dispositif. Les chorégraphes développeront leur capacité à concevoir des séquences tirant parti des possibilités de la caméra, tandis que les cinéastes acquerront une compréhension fine du mouvement dansé et de ses exigences spécifiques.

Notre projet de recherche se situe à l’intersection de deux pratiques historiquement liées mais encore peu articulées de manière systémique : la danse et le cinéma. À ce jour, il n’existe pas de méthodologie formalisée offrant aux danseurs et chorégraphes des outils pour concevoir leurs créations en intégrant pleinement les spécificités de l’image en mouvement.

Ce projet vise à combler cette lacune en développant un système cohérent permettant de traduire l’intention chorégraphique à l’écran, tout en analysant comment la présence de la caméra transforme le geste dansé.

Si la littérature spécialisée explore diverses approches de la cinédanse, elle demeure fragmentaire : les recherches se focalisent sur des outils isolés sans proposer de cadre méthodologique global intégrant cadrage, valeurs de plan, mouvements et angles de caméra pour enrichir la chorégraphie filmée.

Nous proposons de systématiser cette articulation en intégrant la caméra et l’opérateur comme éléments constitutifs de l’écriture chorégraphique. L’objectif est d’explorer comment danseur, caméraman et dispositif filmique peuvent co-construire l’expérience du mouvement, au-delà d’une simple captation. Notre hypothèse est que le langage cinématographique doit être envisagé non plus comme un simple dispositif technique, mais comme un partenaire actif de la création chorégraphique.

 
 
 

arrêt sur image de “What Are We Fighting For?”

film de Bartek Sozanski et József Trefeli sur la rencontre de 8 danseurs et danseuses de la Nouvelle-Zélande et de la Suisse.